Lorsque le voyageur en provenance de Paris descend à Ourscamp, son pied foule un sentier pierreux. Loin de la rumeur de la ville, son oreille n’est frappée que par le chant des oiseaux et le ruissellement de l’Oise. En suivant la rue de la Justice, droite comme il se doit, le voyageur arrive à l’Abbaye d’Ourscamp. C’est le chemin qu’ont suivi les choristes de l’EVOC, par un beau week-end de mai.
Les pierres de la chapelle, vieilles de neuf siècles, seraient l’écrin où faire résonner leurs voix.
Samedi matin. Le soleil fait passer ses rayons au travers des rosaces et des vitraux de la chapelle et paillette de lumière les tomettes du sol. Les compositeurs sont venus aussi. Impatients d’entendre ce que leur esprit a imaginé, soucieux de donner les clés qui permettront une interprétation la plus fidèle possible à leur intention initiale.
L’ingénieur du son a installé les micros au pied du grand orgue et procédé aux différents réglages. Après plusieurs mois de travail, les choristes sont prêts à faire sonner les premiers accords pour les immortaliser dans ce CD.
Camille, la cheffe de chœur, lève les bras dans un silence parfait pour la première prise de son. On entendrait une mouche voler… On l’entend d’ailleurs, cette mouche. Et elle n’aura de cesse d’accompagner les chants de son vrombissement pendant les trois jours d’enregistrement. Le chœur se tait ; elle s’active, trop heureuse de participer à cette création.
Lundi soir. Il est temps d’oser mettre un point final à l’enregistrement, en espérant que tous les ingrédients sont réunis pour transmettre l’émotion qui a été celle de I’EVOC lors de l’enregistrement. De ces trois jours resteront la joie des compositeurs qui nous ont confié leurs œuvres, la frustration parfois de ne pas parvenir à faire aussi bien que l’on souhaiterait, des fous rires souvent et un sentiment de gratitude pour tous ceux qui ont permis cette réalisation : les moines de l’Abbaye d’Ourscamp pour leur accueil chaleureux, les ingénieurs du son Sylvain et Brice, tous les généreux donateurs. En espérant que vous prendrez autant de plaisir à écouter ce CD que nous en avons pris en le réalisant.

Thomas Moreau, un compositeur aux accents de Renaissance
Thomas Moreau est un musicien né en 1980 à Bordeaux. Ses origines familiales trouvent racine en Corse et en Pays Basque, et c’est tout naturellement qu’il est initié dès l’enfance à la polyphonie vocale et aux chants traditionnels. En 2002, il crée notamment le quatuor vocal Le Plisson, spécialisé dans la musique de la Renaissance française.
A partir de 2012, souhaitant parfaire ses connaissances musicales, il poursuit ses études au Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque dans les classes de Peio Çabalette et Joël Mérah. Ces rencontres déterminantes l’invitent sur les chemins de la création et de la composition. Il compose et arrange différentes pièces pour plusieurs ensembles, avec une préférence pour la musique vocale (choeurs, ensembles de chambre ou mélodies…).
Ubi Caritas
Texte : Hymne chrétien, -VIII° siècle / Musique : Thomas Moreau
Ubi caritas et amor Deus ibi est
Congregavit nos in unum Christi amor
Exsultemus et in ipso jucundemur
Timeamus et amemus deum vivum
Et ex corde diligamus nos sincero
Amen
Où l’amour est vrai, Dieu est présent
L’amour du Christ rassemble en l’unité
En lui n’ayons que joie et allégresse
Ayons crainte et amour du Dieu vivant
Et aimons-nous de tout cœur sincèrement
Amen
« Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent ». Après la reprise de l’antienne grégorienne du graduel romain légèrement retouchée, cette composition explore différents modes et harmonies dans l’esprit ecclésiastique, mariant les sonorités contemporaines aux couleurs parfois archaïques héritées de la musique médiévale. Le parcours tonal évolue au gré des lignes mélodiques et se repose sur des degrés stables et aérés, passant par des nuances contrastées, avant une conclusion calme et apaisante.
Ubi caritas est un hymne de l’Église catholique. A l’origine, ce chant était réservé au Jeudi Saint, lors du lavement des pieds, mais il est aujourd’hui chanté plus largement dans les liturgies.
Le compositeur Thomas Moreau nous livre ici une musique d’une grande clarté, dessinant le sens profond de « Caritas », traduit simplement par « charité » en français mais signifiant l’amour du prochain tel que l’enseignait le Christ.
Faites mon cœur
Texte : Guillaume de Machaut (ca 1300-1377) / Musique : Thomas Moreau
Faites mon cœur tout à un coup mourir
Très douce dame, en lieu de guerredon
Puisque de rien nel volés resjoïr
Faites mon coeur tout à un coup mourir
Car il vaut mieux assez ainsi languir
Sans espérer joie ni guérison
Faites mon coeur tout à un coup mourir
Très douce dame, en lieu de guerredon
Faites mon cœur est une composition construite sur un triolet, forme poétique codifiée et très usitée au Moyen-Age, oubliée ensuite puis exhumée par les derniers romantiques, notamment Théodore de Banville qui rendit à cette forme virtuose ses lettres de noblesse.
Dans celui-ci, Guillaume de Machaut demande à la dame aimée de faire mourir son cœur, puisqu’elle ne souhaite se réjouir de rien, et surtout pas de la flamme ardente que lui témoigne le poète.
La pièce est écrite en trois parties : la première et la dernière, supplique désespérée, sont traitées de façon strictement chorale, lancinante et redondante, sur des accords le plus souvent parfaits dans le ton solide de do majeur, puis la partie centrale est à l’inverse plus agitée, parcourue de rythmes accidentés mettant en avant les cris et les pleurs du poète autour de la voyelle a, symbolisant la douleur. L’écriture procède par élimination progressive des motifs aux voix supérieures, afin d’obtenir petit à petit un halètement et des contretemps, évoquant de manière contemporaine la technique médiévale du « hoquet »,
Les deux aspects contrastants rendent cette pièce vivante, à la fois tourmentée et paisible. Une division dans le pupitre de basse permet sur la fin de renforcer les voix d’hommes et de faire résonner dans le grave la plainte qui sous-tend l’ensemble de la pièce.

Matthieu Jolivet, organiste, claveciniste et compositeur
Organiste et claveciniste, Matthieu Jolivet se passionne aussi bien pour les grandes œuvres du romantisme que pour l’intimité des répertoires baroques. Son goût pour la voix et la poésie l’amène à composer pour chœur dont il apprécie la richesse expressive. Fort d’une solide expérience du chant avec la Maîtrise de Notre-Dame de Versailles, et à « un par voix » dans l’ensemble vocal Clam’à vie, il possède la conviction qu’une pratique vocale est essentielle pour approfondir tant son oreille que sa sensibilité musicale.
Diplômé des Masters d’Orgue et de Basse continue au CNSMD de Lyon, il poursuit son activité de concertiste, aussi bien en soliste qu’en accompagnateur, dans le cadre de Festivals dans tout le pays. Matthieu est co-titulaire des Orgues de Notre-Dame de Versailles et enseigne au conservatoire d’Alençon. Il est diplômé des Certificats d’Aptitude, ainsi que des Masters de pédagogie, en orgue et musique ancienne.
Les roses de Saadi
Texte : Marceline Desbordes-Valmore (1786 – 1859) / Musique : Matthieu Jolivet
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
Marceline Desbords-Valmore disait adorer un poète persan du XIIIème siècle, Saadi. Elle s’est inspirée de son jardin de roses (Golestan) pour écrire ce poème. On y lit en effet au Chapitre 1 :
« Un certain sage avait enfoncé sa tête dans le collet de la contemplation, et était submergé dans la mer de l’intuition. Lorsqu’il sortit de cette extase, un de ses compagnons lui dit, par manière de plaisanterie : « De ce jardin où tu étais, quel don nous as-tu apporté? » Il répondit : « J’avais dans l’esprit que quand j’arriverais au rosier, je remplirais de roses le pan de ma robe, pour en faire un présent à mes camarades. Lorsque je fus arrivé, l’odeur des roses m’enivra tellement, que le pan de ma robe m’échappa de la main. […] »
« Je n’étais, me répondit [mon amante], qu’une argile sans valeur, mais j’ai demeuré quelque temps avec la rose, et le mérite de ma compagne a laissé des traces en moi; sans cela je serais toujours ce que j’étais d’abord. »
Les trois strophes de ce poème sont traitées comme trois « tableaux ». Chacun propose d’abord une forme homorythmique, permettant de mettre le texte en valeur, suivie d’une variation. C’est cette dernière qui illustre en musique un détail, un mot, une atmosphère…
Ainsi, les lignes mélodiques parallèles de la première variation tentent d’imiter l’agencement de ce fameux bouquet de fleurs enchevêtrées les unes aux autres.
Les motifs de la seconde variation, se répondant d’un registre à l’autre, ne sont pas sans rappeler les vagues d’une mer chahutée par le vent.
Enfin, les nappes sonores de la dernière variation installent une atmosphère nébuleuse, comme emplie du doux parfum des roses.
Le Pont Mirabeau
Texte : Guillaume Apollinaire (1880-1918) / Musique : Matthieu Jolivet
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
La musique du Pont Mirabeau se veut en accord avec la construction même du poème. Avec ses deux vers qui reviennent périodiquement, l’idée de la forme couplet/refrain semblait aller de soi et, afin d’accentuer l’effet de contraste entre l’un et l’autre, leur écriture s’oppose singulièrement.
Les couplets sont des mélodies accompagnées, les voix graves du chœur laissant toute sa place à la partie chantante. La recherche de « couleurs », parfois stupéfiantes, parfois d’une grande douceur, a souvent été prétexte pour illustrer un mot, une image, une ambiance…
Le refrain, quant à lui, se caractérise par sa polyphonie où, dans un mouvement entraînant, chaque voix trouve son importance; le tout dans un subtil jeu d’imitations conduisant vers une suspension sonore, telle l’attente inexorable d’un homme face au temps qui passe.

Jean-Philippe Dartois, ou le langage de l’âme et du cœur
Après ses études classiques en Conservatoire et à l’École Normale de Musique de Paris, Jean-Philippe Dartois poursuit sa formation à l’École d’Art Martenot, où il développe l’oreille «< intérieure » et où il est mis sur la voie de « l’être intérieur ». Il y approfondit l’unification entre technique, réceptivité, sensation, création et expression. Il mène ensuite une carrière aux multiples facettes. Parallèlement à sa vocation de compositeur et d’enseignant, il donne des concerts au piano aussi bien en solo qu’en musique de chambre. Aux ondes Martenot, il a été l’invité d’orchestres prestigieux.
En composition, il s’oriente vers un langage musical qui émane de l’âme et du cœur. Il écrit de la musique instrumentale, vocale, orchestrale ou encore de la musique de chambre. Parmi ses œuvres, citons trois cycles de Mélodies, une œuvre pour chœur a Capella, de la musique de chambre pour duos et trios, un quatuor à cordes, des œuvres pour orgue, pour piano, un Requiem, un concerto pour clarinette et orchestre… Il a pour projet un Septuor, en hommage au Septuor de Maurice Ravel.
Anuntiato
Texte : extraits de l’Evangile selon St Luc
Musique : Jean-Philippe Dartois
(Lucas I, 28)
Et ingressus angelus ad eam dixit :
Ave gratia plena, Dominus tecum, Benedicta tu in mulieribus.
(Lucas I, 30)
Et ait angelus ei :
Ne timeas, Maria : invenisti enim gratiam apud Deum.
(Ave Maria)
Ave Maria, gratia plena,
Dominus tecum,
Benedicta tu in mulieribus
Et benedictus fructus ventris tui, Jesus !
Sancta Maria, Mater Dei,
Ora pro nobis peccatoribus,
Nunc, et in hora mortis nostrae, Amen.
(Lucas I, 34)
Dixit autem Maria ad angelum : Quomodo fiet istud, quoniam virum non cognosco ?
(Lucas I, 35)
Et respondens angelus dixit ei: Spiritus Sanctus superveniet in te,
et virtus Altissimi obumbrabit tibi.
Ideoque et quod nascetur sanctum,
vocabitur Filius Dei !
(Lucas I, 38)
Dixit autem Maria :
Ecce ancilla Domini,
fiat mihi secundum verbum tuum.
Et discessit ab illa angelus
(Luc 1, 28)
L’ange entra chez elle et dit :
Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes
(Luc 1, 30)
L’ange lui dit alors : Sois sans crainte, Marie : tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
(Ave Maria)
Je te salue Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre les femmes,
et béni est le fruit de ton sein, Jésus ! Sainte Marie, Mère de Dieu,
Prie pour nous, pécheurs,
Maintenant, et à l’heure de notre mort, Amen.
(Luc I, 34)
Marie dit à l’ange: Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ?
(LUC I, 35)
L’ange lui répondit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre.
C’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu !
(Luc 1, 38)
Marie dit alors :
Voici la servante du Seigneur,
que tout m’advienne selon ta parole. Alors l’ange la quitta.
Œuvre de musique sacrée, Annuntiatio est conçue pour huit voix, chacune des quatre voix du chœur étant divisée. L’écriture musicale d’apparence modale présente également des particularités propres à notre époque.
Cependant, la version latine du texte biblique s’est imposée au compositeur en raison du caractère sacré de l’œuvre. Celle-ci tire son titre de l’annonce faite à Marie dans l’Évangile de Luc, appelée communément « l’Annonciation »>, et suit l’ordre chronologique de la rencontre entre l’Ange et Marie (1, 28, 30, 34, 35 et 38). S’y ajoute un Ave Maria, intercalé entre les versets 30 et 34, qui souligne l’importance de Marie dans le plan divin et pour l’humanité. L’œuvre débute donc par l’arrivée de l’Ange qui annonce à Marie que Dieu l’a choisie pour porter son Fils, se poursuit par « l’Intermède Louange » de l’Ave Maria et se termine quand l’Ange la quitte après qu’elle a totalement accepté sa mission.
Les textes évangéliques qui évoquent tour à tour la joie, la paix, la louange, la lumière et la confiance, sont essentiellement la source d’inspiration de la musique dans cette œuvre.

Célia Triplet, compositrice-exploratrice pour chœur
Tout en pratiquant le violon, Célia Triplet se passionne pour l’étude théorique de la musique et la composition. Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en Analyse et Esthétique et agrégée de Musique, elle met sa passion au service de l’enseignement et d’ensembles musicaux variés.
Parmi ses œuvres majeures figurent La Loire, poème symphonique primé au Fids William College à Cambridge, La Sorcière de la rue Mouffetard, composé pour les orchestres de l’OJAL, Les Voyages de Gulliver, suite orchestrale primée au concours du Loiret en 2009, et Sacré tango, œuvre composée pour le Spiritango quartet.
Elle compose pour tout type de formation : pour piano, violon et mezzo-soprano dans Le petit bestiaire, cycle de cinq mélodies sur des textes de Marie Laurencin, pour ensemble de harpes celtiques dans La légende d’Excalibur, ou encore pour chœur dans The Forgiveness (en collaboration avec l’ensemble Zoroastre) et dans les Quatre chemins pour l’EVOC. Elle écrit aussi pour le cinéma et le théâtre (Le Noël d’Hercule Poirot en 2014 pour France Culture).
Célia participe régulièrement à différents jurys et est depuis 2022 conférencière à la Philharmonie de Paris, notamment dans le cycle Musique et nature.
Sabine Sicaud, 1913-1928
Sabine Sicaud est une enfant prodige du début du XXe siècle. Cette jeune poétesse, morte dans la fleur de l’âge, qui n’a jamais voyagé, a su créer des images d’une force inouïe d’où sourd une profonde conscience de la vie et de la mort. Elle passe les quinze années de sa vie dans la demeure familiale à Villeneuve-sur-Lot, un ancien prieuré appelé « La Solitude ». Elle y compose à 6 ans ses premiers vers et y rencontre, dans son enfance choyée, des amis de la famille venant des quatre coins du monde. Dans le grand parc de la maison, elle lit nombre d’auteurs qui la font voyager et influencent son écriture: Selma Lagerlöf qui a publié au début du siècle son fameux Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, les poètes Paul Verlaine, Marcel Thiry. Amoureuse de cartes et d’estampes, Sabine va faire partir de La Solitude des chemins vers les quatre points cardinaux. Chemins conduisant vers des pays colorés, lumineux, froids ou sombres, et où la nature cède parfois à la marque de l’homme, moins sauvage, plus tranchante.
Les quatre chemins
Célia Triplet a été interpelée par la sensibilité, la fraîcheur et la profondeur des poèmes de Sabine Sicaud. Ces vers sont devenus un terrain de jeu à explorer, puis le prétexte d’expérimentation autour des voix chantées – un laboratoire pour le chœur. Comme Sabine Sicaud, Célia Triplet aime insérer dans son écriture musicale nombre de références, symboles et images. Passionnée par le commentaire d’écoute, l’analyse et l’histoire de la musique, elle affectionne de glisser des messages codés (une note = une lettre), des références musicales et historiques ou des figuralismes dans ses œuvres.
Chemins du Nord
Texte : Sabine Sicaud (1913 – 1928) / Musique : Célia Triplet
Lorsque « je pâlissais au nom de Vancouver »
et que j’étais du Nord
trop de froid traversait ma pelisse d’hiver
et mon bonnet de bêtes mortes.
Mes frères chassaient les oursons jusqu’au fond des grottes de fées ;
du sang parlait sous leurs trophées,
les Tomtes se cachaient, le vent hurlait aux portes
et la glace barrait les fjords
lorsque j’étais du Nord.
Murs blancs du froid, prison.
Je ne voyais jamais passer Nils Holgersson.
Selma, Selma, pourquoi m’aviez-vous oubliée ? Il fallait naître à Morbacka, le jour de Pâques Je savais bien pourtant que j’étais conviée…
Hommage à Selma Lagerlöf, femme de lettres suédoise, première à recevoir le prix Nobel en 1909, le poème nous transporte dans un Grand Nord fantasmé. Dominé par la figure tutélaire de Selma Lagerlöf, dont le prénom maintes fois répété forme un socle fragile et intime, l’œuvre peint, dans une ambiance dépouillée, la rudesse et la rigueur du climat, métaphore de la mort. D’âpres dissonances évoquent le vent rasant la neige, la lumière cristalline et le froid mordant.
Peu à peu la musique va se densifier au gré des péripéties et se déployer pour évoquer les grands espaces mais aussi l’hostilité toujours présente. Alors que le texte transforme l’immensité en une oppressante prison par un violent raccourci, la musique installe un climat de tension sourde qui débouche sur un libératoire « Selma »!
La compositrice choisit alors d’insérer dans son œuvre un choral luthérien traditionnellement chanté à Pâques notamment en Suède, pays protestant, et qui célèbre la résurrection du Christ. Placée après cet appel quasi christique : « Selma », la joie contenue et si modestement exprimée, fait l’effet d’un baume apaisant et rédempteur. Inscrivant son parcours dans une forme en arche, la pièce conclut comme elle a commencé, par l’évocation intimiste de l’écrivaine. Cette inquiétante ambivalence, qui nous balance sans cesse entre la figure bienfaisante et secrète de Selma et l’évocation d’un ailleurs fantastique mais âpre et austère, trace pour nous ces Chemins du Nord.
Chemins de l’Est
Texte : Sabine Sicaud (1913 – 1928) / Musique : Célia Triplet
Quand j’étais Russe, il m’arrivait
de m’appeler Katia, Masha, Tania.
J’avais une niania,
une baba, tout ce qui chante en « a » dans les noms russes.
Dans notre isba
Notre-Dame de Portchaïef luisait comme une étoile et dehors les étoiles luisaient comme la mosaïque
de notre église à Pâques.
Et sur la terre pâle
de sa pâleur de neige ou rouge
de ses coquelicots, courait comme le vent
mon beau petit cheval de Sibérie.
Traîneaux, bateaux, troupeaux, blanche et rouge Russie, danses, musique de chez moi, quand j’étais Russe…
Pouvoir de tant souffrir, d’être si vieux, si jeune,
de faire un geste de la main sans pleur ni cri.
J’avais de longues tresses blondes
comme aujourd’hui.
Si le poème évoque une petite fille jouant avec ses poupées et rêvant à des contrées lointaines, la musique de Célia Triplet déroule dans nos esprits les paysages bigarrés de Russie. Elle nous offre un voyage au rythme de trois prénoms, Katia, Masha, Tania dont les syllabes deviennent percussions pour nous porter vers des contrées lointaines, dans les bras de la nourrice (niania) ou de la grand-mère (baba), dans une isba perdue au fond de la Toundra. Aux portes de Notre-Dame de Portchaïef, les voix résonnent tels les instruments d’un orchestre, se parent de mille feux, brillantes comme les dômes dorés des églises orthodoxes. Sur le bord de la Volga, le chant des bateliers vient frapper nos oreilles : la compositrice reprend la musique populaire recueillie au 19ème siècle par le compositeur Mili Balakirev. Ces accords viennent imprimer nos cœurs en couches successives tout au long du morceau, cadencé par les rythmes populaires, alternant et superposant binaire et ternaire et marqué par le sceau d’un patriotique « quand j’étais russe », ostinato en polyrythmie qui finit, vainqueur, par un cri de splendeur ou de désespoir.
Chemins de l’Ouest
Texte : Sabine Sicaud (1913 – 1928) / Musique : Célia Triplet
Pour qui vous a-t-on faits, grands chemins de l’Ouest ? chemins de liberté que l’on suppose tels et qui mentez sans doute…
Espaces où surgit le Popocatepetl,
où le noir séquoia cerne d’étranges routes,
où la faune et la flore ont de si vastes ciels que l’homme ne sait plus à quel étage vivre.
Chemins de liberté que nous supposons libres.
À travers les Pampas court mon cheval sans bride,
mais la ville géante a ses réseaux de feu,
et les jeunes mortels faits de toutes les races ont leurs lassos, leurs murs, leurs pères et leurs dieux.
Des Trois « Puntas » à la mer des Sargasses,
Amériques du Sud, du Nord,
pays des toisons d’or, des mines d’or, de l’or qui fait l’homme libre et l’esclave,
le Pampero peut-être ignore les entraves
et l’aigle boréal, les pièges du chasseur…
Mais, ô ma liberté, plus chère qu’une sœur,
c’est en moi que tu vis, sereine et sédentaire,
pendant que les chemins font le tour de la terre.
Pour Sabine Sicaud, évoquer l’Amérique, c’est chanter la liberté, les espaces infinis. Le poème n’a ni couplet, ni refrain, mais chemine, naturellement, au travers des paysages du Nord et du Sud, si vastes et si dissemblables. Pour Célia Triplet, c’est un théâtre où s’opposent deux motifs.
Le premier, les grands espaces, figurés par des accords qui s’égrènent de voix en voix, en résonance d’une vallée lointaine à une autre. Le second, le galop du cheval, une course folle dans cette infinité, conquête de territoires à défricher, ruée vers l’or en Californie ou transhumance sur les hauts plateaux des Andes. Et dans ce décor, la liberté brille. Elle ne se décrète pourtant, il faut savoir la saisir et la garder. La compositrice emprunte au répertoire populaire quelques notes de la chanson Manhattan-Kaboul, pour lier les gratte-ciels et cette quête de liberté. C’est dans un chant apaisant, trouvé dans le vent froid d’Argentine, le Pampero, où joue l’aigle boréal, que l’auditeur, en proie à un univers étrange, trouve l’harmonie. Le morceau peut s’achever, affranchi de toute contrainte, où l’écho des chemins de la liberté rebondit une dernière fois sur les falaises.
Chemins du Sud
Texte : Sabine Sicaud (1913 – 1928) / Musique : Célia Triplet
Chemins du Sud avec un nom qui vous fait mal
certains jours
à force de creuser des nostalgies…
Inscrits en rouge ou bleu sur le cristal
de vos grandes agences de voyage, inscrits sur les navires au mouillage,
sur l’avion postal
ou sur l’oiseau qui craint le froid des jours plus courts, certains jours – certains jours
comme se fait insidieuse leur magie !
Chemins du Sud – l’odeur du pamplemousse
ou du désert sans oasis
ou de la forêt vierge aux dangereuses nuits.
Pistes de bêtes dans la brousse
ou dans ces mers pleines d’étoiles rousses dont parlent entre eux les marins.
Soleil du Sud qui fait la peau d’huile et d’ébène, soirs de villages indigènes,
tam-tam…
Plus loin que vous, au Sud,
Boléro de Ravel qui pourtant faites mal
comme ces noms aux tristesses étranges, bord astral
de ces routes sans ange
Où sombre lentement la Croix du Sud…
Si les Chemins du Sud pour Sabine Sicaud commencent par la cohue des ports ou l’effervescence des agences de voyage, ils s’enfoncent peu à peu dans un univers de plus en plus sauvage et sombre, où seule la constellation de la Croix du Sud permet à l’aventurier de trouver sa route.
Célia Triplet joue dans sa composition avec toutes les possibilités offertes par les voix et les corps des chanteurs pour restituer les ambiances évoquées dans le poème. Les youyous évoquent les grands rassemblements de la vie humaine – naissance, mariage, enterrement. Le tam-tam des déserts convoque les fantômes des « nuits dangereuses ». La chaleur écrasante condamne le voyageur éloigné de l’oasis à des mirages, qui déforment sa vision, à l’image du portamento explorant une large palette des sons, qui déforme le chœur en bloc. Les doigts et les pieds des choristes se font percussions pour le Boléro de Ravel. Les voix des alti et des ténors se répondent en rythmes imbriqués, avec légèreté, créant ainsi comme une urgence, une respiration, alors que les voix des sopranes, diaphanes, tentent de percer l’obscurité pour faire briller la lumière diffuse du Sud.Morbacka.

Les arrangements pour choeur a capella de l’EVOC
Si I’ EVOC, sous l’impulsion de sa cheffe Camille Coillet-Barthés, a une vocation particulière à faire découvrir et vivre les créations de compositeurs actuels, l’ensemble aime aussi revisiter des classiques de musiques de films ou de jeux vidéos, dans des versions arrangées pour 4 à 8 voix a capella.
Les pistes suivantes de ce CD sont des arrangements réalisés par des choristes, sous forme de medleys.
L’arrangement pour chœur a capella suppose de produire par l’ensemble des voix des harmonies, un style, une énergie. Selon les choix de l’arrangeur, les paroles sont portées par un ou plusieurs pupitres, soulignées par des échos, des onomatopées, des rythmes et des phrases longues chantés par le chœur. La voix est un instrument merveilleux pour créer atmosphères, contrastes et dynamiques !
Tendez l’oreille : vous allez reconnaître des thèmes, des paroles, des ambiances !

Aladdin
Musique originale : Alan Menken, Tim Rice, Howard Ashman
Arrangement : Pauline Le Bouteiller
Moi je viens d’un pays de désert infini, où les caravanes rêvent et flânent…
Où pendant ton sommeil, les serpents t’ensorcellent,
C’est bizarre çà, mais hé, c’est chez moi !
Quand le vent vient de l’Est, le soleil est à l’Ouest, et s’endort sur les sables d’or,
C’est l’instant envoûtant, vole en tapis volant, vers la magie des nuits d’Orient !
Ô nuits d’Arabie, Mille et une folies,
Insomnie d’amour plus chaude à minuit qu’au soleil en plein jour !
Ô nuits d’Arabie, Au parfum de velours,
Pour le fou qui se perd ou cœur du désert, fatal est l’amour !
Si Ali Baba a quarante voleurs, Shéhérazade mille histoires de cœur,
Toi maître tu es encore bien plus fort car tu possèdes un truc qui vaut de l’or !
Tu as le pouvoir, enfile tes gants, allume la mèche et tu seras gagnant !
Ça va faire Boum ! Au feu ! Tout ce qui te chante, Tu peux l’avoir en frottant cette lampe, oui !
Maître Aladdin, très cher, faites un vœu, je vous prie,
Un vœu ou deux, aujourd’hui, car je suis votre meilleur ami ! Je suis un génie…
Je vois t’offrir un monde, aux mille et une splendeurs,
Dis-moi princesse, n’as-tu jamais laissé parler ton cœur ?
Je vais ouvrir tes yeux aux délices et aux merveilles
De ce voyage en plein ciel, ou pays du rêve bleu ! Quel amoureux ! Ce rêve bleu !
Faite place ou prince Ali ! Quelle grâce, le prince Ali !
Bande de veinards, dégagez le passage ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! Venez applaudir, acclamer la super star !
Fêtez ce grand jour, clochettes et tambours, venez adorer l’idole ! Prince Ali, sa seigneurie, Ali Ababoua !
A genoux, prosternez vous, soyez ravis !
Pas de panique, on se calme ! Criez “Vive Ali, Salam” ! Et tout le monde s’évanouit pour Prince Ali !
II a cent trois chameaux et chamelles,
Une caravane de paons qui se pavanent ! Des gorilles qu’ils protègent de leurs ailes !
Ce zoo est un souk ! Corne de bouc ! C’est une super ménagerie ! Prince Ali, oui c’est bien lui, Ali Ababoua !
Est ici pour votre fille si jolie !
Voilà pourquoi en cortège, cet amoureux vous assiège,
Avec trente éléphants qui jouent les acrobates,
Des ours et puis des lions ou son du clairon,
Ses quarante fakirs, sa batterie de chefs, ses oiseaux qui crient :
Faite place ou prince Ali !
Une balade en dromadaire dans les sables du désert, et voilà le décor installé des harmonies envoûtantes et des paroles de feu qui se promènent de voix en voix comme des dunes mouvantes. Envie de faire des voeux explosifs ? On rencontre alors le génie et sa chanson jazzy et déjantée, avant de retrouver Aladdin et Jasmine sur leur tapis volant, en dialogue amoureux dans une nuit de rêve bleu… Et c’est sur l’éclat du Prince Ali que se termine cet arrangement, le prince entouré de tout son cortege, qui vient demander la main de la princesse : faites-lui place !

La complainte de Mario
Musique originale : Hirokazu Tanaka, Koji Kondo Arrangement : Jérémie Barthés
Super Mario, super Mario, Mario
Dons un royaume fort lointain peuplé de petits hommes champignon
Vivait la belle Princesse Peach qui avait de de longs cheveux blonds.
Elle se faisait souvent enlever par le méchant roi Bowser,
Mais on allait toujours la secourir.
Le royaume champignon est grand, tout l’monde y est joyeux.
II y a des forêts, des océans, et des plombiers valeureux.
On passe le temps à faire des courses de kart ;
Le royaume est grand, c’est mieux pour faire du kart.
La course est finie, mais où est partie la princesse?
La princesse a été enlevée !
Ah ce Bowser, qu’il est mauvais perdant.
Bowser l’a mise dans son cachot. Je t’avais dit de le laisser devant !
La carapace bleue sur la ligne d’arrivée, ça le fait toujours disjoncter !
Faut trouver quelqu’un d’assez fou pour aller la sauver.
Dons ce cas, on demande à Mario. II n’refuse jamais !
On sait tous qu’il est fou amoureux de la belle princesse !
Pendant ce temps, on paresse…
Je branche la manette, j’allume la console, j’me pose sur le canapé…
Je suis super Mario, le plombier moustachu,
Je pars à la recherche de ma princesse perdue.
Je suis Mario, tout de rouge vêtu,
Celui qui m’embête, je lui saute dessus.
Je cours, je vole, je saute, je nage, je tire des boules de feu.
J’attrape les pièces sur mon passage – on vit bien comme on peut !
Je mange des champignons magiques, ça me rend imposant !
En route, cette fois-ci, je vois taper un high score.
Pour faire ma quête, il faut d’abord franchir tous les niveaux.
Certains sont rigolos – et d’autres se passent sous l’eau !
A chaque pas, il faut que j’évite de me faire dévorer par les plantes carnivores, ou les tortues volantes.
Pour aller plus vite, je peux passer par les tuyaux. D’ailleurs, celui-là mène droit ou château !
« Qui a osé pénétrer dons mon château ? Approche Mario, tu n’pourras pas t’échapper. »
Voilà le château du grand roi Bowser. Plongé dans le noir, il fait vraiment peur.
Y’a des fantômes – de la lave partout – le plafond tombe – éviter les trous !
Des jets de flammes, des tas de gardes… C’est un labyrinthe et le temps presse!
Bowser est là, il se dresse devant moi. Le combat commence.
Je dois passer de l’autre coté. II est terrifiant, je n’ose plus approcher !
Bowser m’attend… En fait, j’ai juste à sauter et…
Ca y est, je suis passé ! Peach, je viens te sauver!
Bravo Mario, bravo Mario ! Mais…
Notre princesse est dans un autre château Here we go !
C’est ainsi qu’sur mon canapé, j’ai passé la nuit, à courir après la princesse !
Mais où est-elle partie ?
La complainte du Plombier est née d’un défi lancé entre un ténor et une basse. Adapter pour chœur les musiques des jeux vidéo, une gageure ? Pas qu’un peu, si l’on considère que les cordes vocales sont à la musique de synthétiseur ce que les images sont aux pixels informatiques. C’est sans compter l’immense possibilité des voix et les talents d’arrangeurs qui existent au sein de l’EVOC. Les airs chantés nous font entrer dans une réalité augmentée : au-delà de la musique des jeux vidéos bien connus, elles nous content l’histoire qui se trame sur l’écran. L’auditeur est invité à suivre les courses de kart, qui rebondissent d’une voix à l’autre ; l’enlèvement de Peach et la confrontation avec le roi Bowser, reprise dans une fugue où l’angoisse passe entre les voix, jusqu’au cri de victoire final : la princesse est retrouvée ! Vraiment ? hum… Game over !

King of pride rock
Musique originale : Hans Zimmer, Lebohang Morake (Lebo M), Elton John
Arrangement : Martin Averseng
Ndabe zitha nkosi yethu,
Mholi wezwe lethu.
Lefatshe la bonata rona lea halalea *
Busa ie lizwe bo ! (x3) Lethu busa ngoxolo !
Isikhathi sifikile, Isikhathi busa iyo, iisikhathi sifikile, Busa lomhlaba !
Isikhathi sifikile, (x2) Busa Simba ! (x2)
Hem’ na iyo (x2) Hem’ na nkosi bo Busa Simba lyo !
Ubuse ngoxolo, Ubuse ngo thondo (x2)
Ubuse ngoxolo !
Ingonyama nengw’ enamabala)
La ronde infinie de ce cycle éternel,
C’est l’histoire, l’histoire de la vie, Cycle de vie !
Sa majesté notre roi
Celui qui gouverne notre pays
Nos terres sont sacrées
Règne sur ces terres !
Règne avec paix !
L’heure est venue
L’heure de gouverner
L’heure est venue
Règne sur le monde !
L’heure est venue
Règne Simba !
Allez maintenant !
Allez notre roi !
Règne maintenant Simba !
Règne avec paix !
Règne avec amour !
Règne avec paix !
(le lion et le léopard tacheté)
*contrairement au reste du texte qui est en zoulou, cette phrase est en langue Sotho du sud
« King of pride rock” accompagne la scène finale du dessin animé “Le Roi Lion”. Après des années d’exil et de déni, Simba, fils du roi Mufasa, est venu reprendre sa place en défiant son oncle, l’assassin de son père, dont le règne égoïste a plongé le royaume des lions dans la désolation. Alors que la pluie retombe enfin sur leur terre. les animaux de la savane admirent l’ascension héroïque de leur nouveau roi ou sommet du rocher des lions. d’où il avait été présenté ou monde à sa naissance. Le cycle de la vie peut enfin reprendre son cours.
Cette musique se décompose en trois parties. La première, lyrique et orchestrale, fait intervenir les thèmes liés au souvenir de Mufasa. La seconde est un chant africain traditionnel en langue Zoulou. La troisième reprend le célèbre refrain de “L’histoire de la vie”, qui est aussi celui sur lequel s’ouvre le dessin animé.

Pistes bonus
Baba yetu
Musique originale : Christopher Tin
Baba yetu, Yetu uliye
Mbinguni yetu, Yetu amina !
Baba yetu Yetu uliye
M jina lako e litukuzwe.
Utupe leo chakula chetu
Tunachohitaji utusamehe
Makosa yetu, hey !
Kama nasi tunavyowasamehe
Waliotukosea usitutie
Katika majaribu, lakini
Utuokoe, na yule,
muovu e milele
Ufalme wako ufike utakalo
Lifanyike duniani kama mbinguni
Amina
Notre Père, notre, qui êtes Aux cieux, notre, notre, amen !
Notre Père, notre. qui êtes
Que votre Nom soit magnifié.
Donnez-nous aujourd’hui notre nourriture
Nous avons besoin que vous nous pardonniez Nos erreurs, Hey !
Comme nous pardonnons à ceux
Qui nous ont fait du mal, ne nous mettez pas Dans les tentations, mais
Sauvez-nous, du malin,
Pour les siècles des siècles
Que votre règne arrive, que ce que vous voulez
Soit fait sur Terre comme dans les cieux Amen
On ne présente plus ce – désormais – grand classique de I’EVOC, que vous aurez sûrement déjà entendu si vous connaissez l’ensemble. Ce deuxième enregistrement fait la part belle aux rythmes percussifs du morceau, dans un tempo global modéré.
L’occasion pour I’EVOC de partager à nouveau avec vous cette magnifique musique, dont les paroles sont une adaptation de la prière catholique du Notre Père en Swahili, à L’origine écrite pour le jeu vidéo Civilization IV.
Vuelie
Musique originale : Frode Fjellheim, Christophe Beck
Qui a reconnu cette chanson aux accents gelés des casseurs de glace du grand Nord ? Vuelie est la musique qui ouvre le dessin animé La Reine des Neiges…
Avec ses répétitions de phrases accompagnées par des sons cristallins qui s’amplifient ou glissent comme sur un traîneau, le morceau plonge l’auditeur dans un monde froid et blanc, parfois rustique, parfois subtil et léger comme des flocons de neige. Initialement composé pour voix de femmes. le voici dans une version pour chœur mixte

Merci !
**** à tous les evochoristes :
SOPRANOS
Jenny Cao – Anne-Lise Chanel- Anastasiya Hulyk – Anne-Laure Lopez -Leslie Lopez – Elodie Macaire – Héloïse Talucier – Béatrice Zambeaux
ALTOS
Isabelle Akar – Amélie Coillet – Hélène Derycke – Victoria Herrero – Pauline Le Bouteiller – Sylvie Poillevé – Marie Talucier
TENORS
Rémy Campagne – Nicolas Camy – Jaison Karukuttiharan – Duncan Leguen – François Plesse – Raphaël Schwartz
BASSES
Jérémie Barthés – Philippe Clémenceau – Bernard Parzysz – Pascal Rivier
**** à la cheffe de chœur, pour son entrain, son dévouement, son talent à conduire l’ensemble dans ce programme ambitieux de créations :
Camille Coillet- Barthés
**** aux compositeurs, pour leur implication. leur sympathie, et tant de musique partagée !
Jean- Philippe Dartois, Matthieu Jolivet, Thomas Moreau, Célia Triplet
**** aux moines de l’abbaye d’Ourscamp, pour leur accueil dans ces beaux lieux le temps d’un enregistrement !
Abbaye d’Ourscamp
**** à l’ingénieur du son et son équipe, pour leur sens musical, leurécoute et leur savoir-faire de prise de son, montage et mixage : Andiamo Production
**** à tous les donateurs, sans qui rien de cette aventure n’aurait été possible !















